Les profits ont primé sur l’accessibilité des vaccins à l’échelle mondiale. À l’heure actuelle, ce n’est d’ailleurs toujours pas la priorité pour les entreprises pharmaceutiques. 11 citoyens européens accompagnés de plusieurs organisations de la société civile et groupes politiques, ont lancé une campagne “Pas de profit sur la pandémie”.
Pour découvrir la carte blanche, co-signée par le CBCS, août 2022
Déjà en 2021, Oxfam s’insurgeait : “Les vaccins contre la Covid-19 sont détenus par de grandes entreprises pharmaceutiques qui refusent de partager la technologie qui permettrait d’accélérer la production de masse et la distribution à l’échelle mondiale à un prix abordable. Ce sont pourtant les contribuables du monde entier qui financent cette même science”. Au-delà du côté éthique de la distribution mondiale de vaccins, et ce, de manière gratuite, permettre l’accès à un plus grand monde est aussi notre meilleure chance de mettre fin à la pandémie. “Tant que leur formulation restera secrète, il ne pourra pas y avoir assez de vaccins pour toute la population” complète Oxfam.
En 2020, les 11 citoyens européens, représentants de la campagne, ont soumis une proposition à la Commission européenne pour réclamer que soit levés les droits de propriété intellectuelle limitant l’accès aux médicaments aux populations de nombreux pays. Au total, ce sont plus de 250 000 personnes qui ont signé l’initiative citoyenne. Pourtant, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, un tiers de la population mondiale n’a reçu aucun vaccin. Pendant ce temps, les multinationales pharmaceutiques font de superprofits (à titre d’exemple, le chiffre d’affaires de Pfizer était de plus de 80 milliards en 2021, soit le double des années précédentes) et des doses de vaccins arrivées à péremption, partent à la poubelle. Selon la RTBF, c’est près d’1,3 million de doses qui vont être jetées d’ici la fin de l’été en Belgique. Le journal français Le Parisien révélait en mai 2022, que près de 240 millions de doses de vaccins anti-Covid avaient dépassé leur date limite d’utilisation.
La pression monte pour que des mesures soient prises en vue d’un système alternatif de développement et de production de produits pharmaceutiques. Il est temps d’agir. Pour que les médicaments et les vaccins soient disponibles aux générations actuelles et futures. Pour que le droit à la santé soit enfin garanti et concret pour toutes et tous.