Sans prolongation du financement, Cover, SubLINK et Artha, dispositifs médicaux dédiés aux personnes les plus vulnérables de Bruxelles, pourraient cesser leurs activités dans moins d’un mois. Les partenaires du secteur lancent un appel aux autorités régionales.
Les équipes mobiles Cover, SubLINK et Artha, qui interviennent auprès des personnes cumulant précarité, problématiques de santé mentale, usage de drogues et absence de logement, se retrouvent face à une échéance critique. Sans prolongation du financement, leurs activités s’interrompront dès le 1er janvier 2026, mettant en péril l’accompagnement de centaines de personnes vivant dans une grande vulnérabilité.
Ces trois équipes totalisent 22 personnes (18,5 ETP) composées d’assistants sociaux, psychologues, médecins et médiateurs culturels. Cover est un partenariat avec le Samusocial, tandis que SubLINK fait partie d’un dispositif rassemblant Diogènes, le Samusocial, Transit et Bruss’Help, en collaboration avec la STIB.
Chaque jour, elles se rendent en rue, dans les stations de métro, les squats, campements et centres d’hébergement d’urgence pour assurer un accompagnement individuel, des interventions collectives et une veille sanitaire active.
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Plus de 3.200 accompagnements individuels en 2025
En 2025, les équipes auront :
Accompagné près de 532 personnes dépourvues de couverture de soins au travers 3.244 démarches administratives et sociales
Mené 605 interventions collectives dans 51 squats et 3 campements
Rencontré quelque 1.711 personnes dans ces occupations, dont des mineurs non accompagnés et des familles avec enfants
Conduit 68 sessions de promotion à la santé dans 12 squats, 5 maisons d’accueil et 3 centres d’hébergement d’urgence
Assuré 349 accompagnements « nuitée d’hôtel » autour des hotspots de la Gare du Midi, de la Porte de Hal et De Brouckère
Les actions des équipes comprennent des soins somatiques et psychiques bas-seuil, des permanences médico-sociales, des interventions juridiques et des concertations pour éviter les ruptures de parcours. Nombre d’entre elles ont permis l’accès à une prise en charge, un suivi médical ou une hospitalisation.
Un maillage fragile menacé
Cover, reconnu comme point de contact régional pour les enjeux sanitaires liés au sans-abrisme, travaille en collaboration avec Fedasil, les CPAS, Fares, la Croix-Rouge, les services communaux et le CHW. Plus de 30 associations participent régulièrement aux concertations de veille sanitaire organisées par ces équipes.
Plus de 10.000 personnes en rue
Dans un contexte où plus de 10.000 personnes vivent en rue à Bruxelles, la disparition de ces dispositifs aggraverait la détresse sanitaire, psychiatrique et sociale, tout en fragilisant les dynamiques collaboratives qui permettent aux différents acteurs d’agir ensemble. Elle signifierait également la perte de trois années d’expertise accumulée sur le terrain auprès des publics les plus marginalisés.
Les partenaires du secteur social et médico-social lancent un appel commun aux autorités régionales pour défendre le maintien de ce financement.
Sans ces équipes mobiles, un maillon essentiel disparaîtrait : la jonction entre la rue, les squats et le soin. Protéger ces équipes mobiles, c’est protéger l’accès au soin, la stabilité psychique, la réduction des risques, la santé publique, et la dignité des plus marginalisés.
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