La politique des hotspots à Bruxelles est contre-productive

Face aux violences urbaines et au trafic de drogues, la Région bruxelloise précise sa méthode à l’échelle locale avec la création de 15 zones de déploiement prioritaires, dites “hotspots”. Outre une visibilité policière accrue, la politique des hotspots prévoit des règles spécifiques à l’échelle de ces quartiers. Derrière le motif sécuritaire, le volet répressif de la stratégie régionale de lutte contre le narcotrafic foule aux pieds les recommandations du secteur associatif et pèse de manière disproportionnée sur les populations les plus vulnérables.

Carte blanche publiée le 05/04/2024 dans La Libre

Les mesures prises dans les 15 hotspots comprennent la perception immédiate d’amendes pour possession ou consommation de drogues, l’autorisation de contrôles d’identité systématiques ainsi que “la saisie d’objets qui facilitent la consommation de drogues”. Si l’impact d’une recette éculée sur le deal de rue et la criminalité organisée laisse planer le doute, certaines de ses répercussions inquiètent. Sur le plan de la prévention, de l’accompagnement et de la protection des personnes les plus vulnérables, les effets de la politique des hotspots sont désastreux.

À Bruxelles, là où les défaillances graves de la politique d’accueil ainsi que la saturation des structures d’aide exacerbent le sans-abrisme, la multiplication des scènes ouvertes de consommation est la conséquence de la dégradation des conditions de vie des publics les plus précarisés. Pour les personnes, de plus en plus nombreuses, qui sont abandonnées à la rue, livrées à l’isolement social et à la détresse psychique, rappelons que la consommation dérégulée d’alcool et de drogues relève de l’auto-médication.

Les amendes qui ciblent la consommation ne découragent pas les conduites addictives. Au contraire, une politique qui sanctionne les actes de consommation augmente considérablement les risques psycho-médico-sociaux qui entourent ces pratiques. L’arrêté mentionne par ailleurs la possibilité de saisir tout matériel supposé “faciliter” l’usage de drogues. Alors que la distribution de matériel stérile de consommation comme outil de santé publique a largement fait ses preuves, cette mesure pose une entrave directe à la prévention des maladies infectieuses.

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