Interview de Jean Faniel et de John Pitseys par Aurélien Berthier, parue dans “Agir par la culture”.
Face aux interrogations sur notre système représentatif, il est utile de développer une vision plus globalisante de la démocratie, qu’il ne faudrait pas réduire au seul temps électoral ni même aux lois et institutions. Une démocratisation efficace pourrait dès lors passer non seulement par des modifications institutionnelles – le tirage au sort ou les votations constituant peut-être des pistes à affiner –, mais aussi par des changements sociaux et socio-économiques, facilitant l’exercice de la démocratie, laissant de côté les « gadgets politiques » n’affectant en rien son fonctionnement.
Extrait choisi :
(…) il faut que les gens acceptent de s’impliquer et donc de renoncer à du loisir ou à du sommeil. Et si vos revenus sont trop limités et que par exemple vous devez les compléter par un petit boulot, vous n’aurez pas le temps de faire de la démocratie… Ce qui repose la question des conditions socio-économiques de l’exercice démocratique (qui, à une autre époque, avait d’ailleurs amené à réfléchir à une indemnité parlementaire). Cela nous amène à élargir le spectre des idées pour favoriser la démocratie. Dans ce cadre, la réduction collective du temps de travail pourrait avoir, selon ses partisans, en plus d’effets sur le rapport entre capital et travail ou sur l’environnement (en limitant les déplacements), de libérer du temps pour l’exercice de la démocratie.