A l’heure des négociations pour former des majorités gouvernementales, L’Essor, la revue trimestrielle du secteur de l’insertion socioprofessionnelle souhaite dresser le bilan, et de faire état de ses considérations et désidérata, pour l’avenir de l’insertion socioprofessionnelle en Wallonie.
Edito de Frédéric Andrien, Président de l’Interfédé
Sur les deux dernières législatures, le Gouvernement wallon a fait de la gouvernance publique, une priorité ; de l’éthique et de l’efficacité des outils publics, le socle sur lequel renforcer la confiance entre l’État, ses mandataires et les citoyens. Cette bonne gouvernance est également exigée des organisations financées par la Wallonie. Nous voilà dans l’ère de l’évaluation, de la performance et de la gestion par objectif.
Le Plan de Relance de la Wallonie (PRW) a guidé les actions du Gouvernement wallon en matière d’emplois, d’économie, d’environnement et de climat. Avec un budget de plus de 7 milliards d’euros, il a permis à la Région d’apporter une réponse aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux actuels, ainsi qu’aux impacts des différentes crises subies ces dernières années. Le secteur de l’insertion socioprofessionnelle a été largement soutenu au travers de différentes fiches, lignes budgétaires et appels à projet y afférents.
Tout cela est à souligner et renforcer. Vraiment. Pourtant…
Pourtant, il y a eu des couacs. Non pas un, mais plusieurs, du même ordre : retards dans les arrêtés de subventionnement, moyens financiers accordés non-engagés dans les budgets, modifications des taux horaires non-transmises, non-reconduction d’appels à projets annoncés, etc.
Avec chaque fois les mêmes répercussions sur les CISP, leurs directions et leurs équipes : impossibilité de démarrer les actions dans les temps mais obligation d’atteindre les résultats et de répondre aux exigences administratives dans les délais, insécurité budgétaire impliquant le non-renouvellement de certains contrats, des C 4 conservatoires, des engagements reportés… Au final, une surcharge de travail et de stress et une perte incommensurable en efficacité.
Malgré cela, notre secteur a, comme à son habitude, fait preuve de résilience. Il s’est adapté en générant de nouveaux projets, en ouvrant de nouvelles perspectives, tant en termes de suivi des bénéficiaires que d’amélioration et de fluidification des parcours de formation, de renforcement de l’accompagnement psychosocial, de référentiels ou de label qualité.