La nuit du 8 au 9 novembre 2022, Bruss’Help a mobilisé plus de 300 travailleurs·euses et volontaires pour recenser les personnes sans-abri et mal logées en Région de Bruxelles-Capitale. Organisée en collaboration avec le secteur bruxellois de l’aide aux personnes sans-abri, le rapport complet de cette septième édition dénombre 7134 personnes.
De nouvelles catégories ont été prises en compte lors de ce dénombrement, à savoir les personnes hébergées temporairement chez des tiers et les personnes menacées d’expulsion. De plus, d’autres situations ont été comptabilisées chez les personnes en institution. Il convient donc de mesurer l’évolution par rapport à 2020 en ne tenant pas compte de ces nouveaux chiffres. Sans ces chiffres, le nombre de personnes recensées s’élève à 6317 personnes, soit une augmentation de 18,9% par rapport à la dernière édition.
Parmi les 7.134 personnes recensées au total, 809 personnes ont passé la nuit dans l’espace public la nuit du dénombrement (plus d’une personne sur dix). Les personnes dites sans-abri, c’est-à-dire comptabilisées dans l’espace public ou dans des hébergements d’urgence, représentaient 33,7% des situations (plus d’une personne sur trois).
La répétition du dénombrement à intervalle régulier et selon le même protocole, donne la possibilité de suivre l’évolution du phénomène et d’en dégager les tendances principales.
Le graphique ci-dessous représente l’évolution du nombre de personnes recensées par situation de vie. Toutes catégories confondues, on observe une augmentation de 18,9% en comparant les données récoltées en 2020 et 2022.
Le premier constat cette année est de nouveau l’augmentation générale de la population recensée : le nombre de personnes comptabilisées a plus de quadruplé depuis la première édition en 2008 (+ 313,8%). La proportion des situations de vie les plus précaires s’est également fortement accrue : en l’espace de quatorze ans, la catégorie des personnes relevant de la catégorie sans-abri a connu une augmentation plus importante encore, de 377,5%.
Globalement, le recours à des solutions temporaires n’a pas cessé de s’intensifier. Entre 2008 et 2022, le nombre de prises en charge dans les centres d’hébergement d’urgence a augmenté de 580,8%. En revanche, les dispositifs d’accueil nécessitant des accompagnements à plus longs termes tels que les maisons d’accueil n’ont pas suivi la même augmentation. Depuis 2008, le nombre de personnes en maison d’accueil n’a augmenté que de 8,5%, bien que le nombre de personnes hébergées dans les maisons d’accueil la nuit du dénombrement ne reflète pas nécessairement le nombre de place agréées dans ces structures.