Mettre la santé à l’agenda politique, c’est la volonté de la Coalition Santé (anciennement Plateforme d’Action santé et Solidarité). Cette initiative regroupe différents acteurs de la société civile belge : associations, mutuelles et syndicats autour des questions de santé en Belgique. Ils ont décidé d’unir leurs forces et de coordonner leurs efforts afin de prévenir les conséquences des politiques néolibérales sur les plans social et sanitaire.
En Wallonie et à Bruxelles, plus d’une personne sur trois déclare avoir renoncé à des soins pour des raisons financières en 2022.
Les inégalités de santé demeurent importantes dans notre pays. Elles s’expliquent en grande partie par l’influence des déterminants sociaux, mais aussi par des inégalités d’accès aux soins de santé. L’état de santé des personnes (espérance de vie, mortalité infantile, obésité, assuétudes, etc.) varie fortement en fonction du milieu dont on est issu·e et dans lequel on vit. Difficultés d’accès à l’emploi et détérioration des conditions de travail, exposition aux crises du logement et environnementale, délitement du lien social, inégalités de genre, etc. sont autant de déterminants sociaux qui pèsent sur la santé des citoyen·ne·s. Selon les études, on évalue leur impact sur la santé à 60 % (15 % pour les facteurs biologiques et 25 % pour le système de soin). Agir en faveur de la santé et de ses déterminants nécessite de mettre en œuvre une approche par continuum, de la promotion de la santé aux soins en passant par la prévention.
Les inégalités sociales de santé ne se résoudront pas en prônant la simple adoption de bons comportements de santé, mais bien en agissant sur les déterminants structurels des inégalités qui sont, eux, liés à des décisions collectives et politiques relatives aux modes de fonctionnement de la société et à un ordre social actuellement inégalitaire. Ainsi, si on améliore les conditions dans lesquelles les personnes naissent, grandissent et vieillissent, on améliorera leur santé.
Le sous-financement des soins de santé, la privatisation et la marchandisation des soins mettent aussi en danger notre système de soins de santé équitable et solidaire. Mais les problèmes d’accès aux soins sont aussi d’ordres administratifs, organisationnels, communicationnels ou encore liés à la compréhension du système par les citoyen·ne·s. Cette réalité du manque d’accès aux soins est aujourd’hui exacerbée par la pénurie de soignant·e·s et le manque d’attractivité qui touchent de plein fouet les métiers du soin.
Pour améliorer l’accessibilité aux soins de santé, plusieurs orientations doivent être prises dans les années à venir : augmenter les investissements publics dans des objectifs de santé publique ; améliorer les conditions de travail des soignant·e·s ; garantir une meilleure accessibilité tarifaire ; et mettre en œuvre une planification et une organisation des soins qui garantissent, dans chaque territoire, l’identification des besoins de santé et la capacité à y répondre dans une logique d’universalisme proportionné.
La campagne pour promouvoir la santé de toutes et tous a été lancée le 22 novembre. Elle propose 30 mesures concrètes qui permettent à tout le monde de vivre en meilleure santé grâce à une prise en charge préventive et accessible.
Pour rappel, la Coalition Santé, connue jusqu’ici comme la Plateforme d’action santé-solidarité, est née en 2007 sous l’impulsion d’acteurs·rices issu·e·s d’horizons divers, toutes et tous préoccupé·e·s par le droit à la santé. Elle a récemment fait peau neuve en renouvelant ses instances et en changeant de nom, et réunit aujourd’hui des représentant·e·s de syndicats, de mutuelles, du secteur associatif et d’ONG.