Dans son dossier “Selfies associatifs : tensions et interpellations en temps de crises”, le magazine de l’interculturel Imag s’interroge sur le poids du non marchand : comment évaluer l’impact de ses actions dans des secteurs aussi variés que la cohésion sociale, les soins de santé, la solidarité, l’accès à la culture ? Avec cette conviction que la démocratie a besoin du monde associatif comme contre-pouvoir, la parole est notamment donnée à Jacques Moriau (CBCS/ULB) : il invite à réfléchir sur le projet politique de l’associatif et sur son action communautaire.
“Qui dit alliés, dit adversaires”, par Jacques Moriau, chargé de recherche au CBCS et à l’ULB, dans l’Imag n°366 – mars-avril 2023, pp. 17-19
Extraits choisis
“Je pense que l’associatif ne se rend pas assez compte de son importance dans la vie sociale, et de la force qu’il pourrait développer pour arriver à un rapport plus égalitaire avec les pouvoirs publics. Fort frileux, l’associatif est vite content ; recevoir un subside est considéré en soi comme un événement ! (…) Nous formons un monde de petits acteurs associatifs, mais fragmentés”.
“Nous sommes devant un chantier à moyen et long termes pour (re)politiser les secteurs et acteurs associatifs. Cela signifie : partager l’idée que nous ne sommes pas là juste pour répondre à la misère au jour le jour, mais que nous avons en plus une ambition politique qui doit être établie puis dite. A quelle société aspirons-nous ? Et comment la mettre en oeuvre ? Nous devons produire de l’union, des discours et un programme d’action politique. (…) Le travail associatif consiste à lier des gens à égalité pour que le sort de toutes et tous s’améliore en même temps. C’est en ces termes que je définis le terreau idéologique de l’associatif”.