Note de vision social-santé du CBCS
Les grandes lignes

Pourquoi le CBCS était-il au Parlement francophone bruxellois fin janvier 2021 ? Tout simplement pour y présenter sa note de vision du social-santé et susciter le débat ! A en croire les réactions et échanges, l’objectif est atteint. Pourquoi tout le monde devrait s’y intéresser ? Parce qu’en jeu, c’est toute l’organisation de l’aide et des soins de première ligne, et en filigrane, la question de l’impact que cela aura tant sur les travailleurs de ces secteurs que sur les nombreux usagers des services. Vous avez manqué la rencontre ? Pas le temps d’écouter tous les débats, mais envie d’en savoir plus ? Retrouvez ici les quelques questions-clés adressées au CBCS.

Le 22 janvier dernier, le CBCS prenait place au Parlement francophone bruxellois pour y présenter sa note de vision social-santé.

  • Objectif de cette note : garantir aux bruxellois un accès égal à des services d’aide et de soins de qualité et de proximité.
  • Objectif du CBCS : susciter le débat et faire de cette note un outil de réflexion des différents enjeux en termes d’organisation de l’offre d’aide et de soins à Bruxelles.
  • Point de départ de la réflexion : des financements insuffisants en regard de l’accroissement des demandes et des besoins de la population (Lire le Rapport intersectoriel 2018).
  • La question s’impose donc : comment fait-on pour s’organiser au mieux et autrement à partir de ce que nous avons ? Ne faudrait-il pas repenser les dispositifs autour de l’organisation de l’aide et du soin à Bruxelles ?

Au sein de l’Inter-fédération ambulatoire, le CBCS dégage une série de balises issues de l’expertise de terrain et dessine les grandes lignes d’un horizon commun, à la fois à destination des politiques, mais aussi des associations. Résultat : la note de vision à lire ici !

Pour première réaction, D. Weytsman (MR), salue cette note qui constitue, selon lui, “une excellente base de travail” à un moment où la crise Covid révèle de manière plus criante encore ce qu’on savait déjà : manque de structures d’accueil adapté, augmentation des problèmes de santé mentale, complexité institutionnelle, difficultés en termes d’accessibilité aux soins de santé, …

A sa suite, l’ensemble des parlementaires diront “se retrouver” – pour tout ou en grande partie – dans la note présentée. “Votre vision politique correspond bien aux accords de majorité de la Cocof et Cocom”, résume V. Jamoulle (PS). Elle aurait cependant pour avantage selon elle de donner à lire “un rapport détaillé des priorités énoncées par les acteurs de terrain eux-mêmes“.

Faire participer : où, comment ?

Au fil de la discussion, l’enjeu de la participation citoyenne[1]– tant des acteurs de terrain que des usagers – revient sur toutes les lèvres. Plusieurs questions viennent émailler la discussion :

  • Au moment d’implémenter un nouveau plan, quelle est la meilleure manière d’associer les travailleurs de terrain ? (MR)
  • Nécessité d’un service d’appui, entre autres pour aider à la participation citoyenne, l’évaluation, la formation, la coordination ? (PS)
  • Comment mettre en place concrètement la participation des citoyens-usagers ? (Ecolo)
  • Comment voyez-vous l’amélioration du dialogue entre le terrain et le politique ? Quels sont les lieux de dialogue à renforcer ? (Ecolo)

La participation est une question de culture de travail, mais aussi une question de culture d’usager ! (J. Moriau, chercheur au CBCS)

“Participer, c’est se sentir impliqué, co-construire, ne pas juste être dans une relation d’utilisation de services”. Pour le sociologue, c’est avant tout une modification de paradigme qui nécessite de “revoir les manières de penser la relation entre les soignants et les soignés”. A titre d’exemple, il cite notamment les concertations d’usagers mis en place dans le cadre des Etats généraux. Mais il pense aussi à la mise en place de “conseils d’usagers par quartier, de diagnostics communautaires récurrents qui permettraient de prendre le pouls de la population de manière régulière”, …

Les Commissions délibératives [2] qui vont être mises en place au sein-même du travail parlementaire bruxellois sont aussi une manière de repenser les liens entre citoyens et politiques, soulignera la présidente du parlement, Magali Plovie (Ecolo).

Rendre accessible : par territoire ?

Autre enjeu qui a tiré son épingle du jeu : la question de l’accessibilité des services et sa solution dans l’approche territoriale. La note de vision propose de “travailler à partir d’une approche par territoire, autrement dit définir des zones d’intervention à Bruxelles. Sur ces territoires, avoir un service minimum ou une offre de base pensée de manière globale, coordonnée et avec l’ensemble des acteurs de l’aide et du soin présents sur ce territoire. Comme corollaire, une responsabilité de l’ensemble des acteurs de l’aide et du soin par rapport à la population qui habite ce territoire, et donc, une obligation de prise en charge des patients.

A nouveau, les questions se multiplient :

  • C’est quoi le territoire d’intervention idéal ? Quel est sa taille ? (MR)
  • La réflexion territoriale est très intéressante : parle-t-on d’endroits où certains services sont mal répartis ? Ou de trop peu de services ? (cdH)
  • Quelle est l’offre de territoire idéale ? Est-ce que l’idée serait d’élargir le modèle de la maison médicale ? (PTB)
  • Comment intégrer les différentes logiques inhérentes aux divers services présents à Bruxelles dans cette notion de territoire ? Qu’entendre par offre d’aide et de soins de base ? Renforcer et redéfinir la notion d’accueil des services ambulatoires pour assurer un accueil inconditionnel ? (Ecolo)

La question de la territorialisation est essentielle : les contrats locaux social-santé (CLSS) vont tout à fait dans le bon sens, selon J. Moriau, “à condition qu’on finance le travail de coordination et de travail en réseau ! Il s’explique : “les services qui sont en première ligne ont aussi besoin que les heures qu’ils passent à se coordonner soient pris en compte au même titre que le travailleur social qui reçoit l’usager dans son bureau. Cela fait partie du boulot et cela va en faire de plus en plus partie, au vu de la complexité des situations de prise en charge !”.

S. Devlésaver, E. Wetz, C. Vanden Bossche, CBCS

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