Transformer la prison de Forest en musée pédagogique. Inviter les visiteurs à pousser les portes d’une de ces institutions fermées pour sensibiliser aux enjeux de l’enfermement, c’est le projet soutenu par les associations du secteur.
La prison de Forest, comme les deux autres vieilles prisons bruxelloises de Saint-Gilles et Berkendael, doit – en principe – fermer ses portes en septembre 2022, quand le “village pénitentiaire de Haren” (1 200 cellules), appelé à les remplacer, ouvrira les siennes. Que vont devenir ces établissements pénitentiaires construits au XIXe siècle ? La Ligue des Droits Humains et l’Observatoire International des Prisons appellent les pouvoirs publics à transformer la prison de Forest en un lieu de mémoire, d’ouverture d’esprit et de réflexion.
Pour l’instant, les projets de réutilisation des bâtiments de la prison s’orientent actuellement vers la création de nouveaux logements pour des personnes aisées. “Au vu de l’histoire des lieux, c’est très dommage”, regrette Manu Lambert, juriste à La Ligue des Droits Humains, à l’origine de la pétition. La Belgique a déjà connu un musée de la prison à Tongres de 2005 à 2008. Diverses activités sociales et culturelles y étaient organisées et les guides étaient d’anciens détenus. En trois ans, ce sont près de 300 000 citoyens qui se sont rendu sur place. Ce projet répondait en partie à la demande du secteur social de disposer d’instruments d’éducation et de prévention pour les jeunes, en particulier pour les jeunes fragilisés, à risque ou en difficultés. Ce musée a finalement fermé ses portes puisqu’il a depuis été remplacé par un centre fermé pour mineurs délinquants.