


Qu’est-ce que les inondations à Valence, la disparition des abeilles, la guerre en Ukraine et l’ascension de Trump ont en commun ? Des symptômes d’une société qui voue un culte à la performance, selon Olivier Hamant. A force d’entendre parler de ce biologiste qui s’inspire de ses travaux basés sur le vivant pour prôner la robustesse, on pourrait se demander « où est l’arnaque » ? : un nouveau concept à la mode ? Une idée abstraite, et puis quoi ?… Le dossier En Question démontre concrètement combien il n’en est rien. Il explore notamment comment certain·es s’en inspirent déjà, chez nous, dans leur boulot. A travers eux, on voit comment le concept de robustesse peut nous aider à construire des alternatives et de nouveaux repères.
Face aux guerres dans lesquelles les pays d’Europe sont impliqués, nous oscillons en permanence entre anesthésie et frénésie. Certaines situations guerrières donnent lieu à un échauffement affectif, un « regain » d’énergies psychiques et sociales, tandis que d’autres sont à peine nommées, reléguées au loin. Cette enquête philosophique creuse l’ambivalence de nos rapports à la guerre, inscrite au coeur de l’histoire sensible de la modernité.
Inspiré des écrits de Walter Benjamin, de W. G. Sebald ou encore de Klaus Theweleit, l’ouvrage explore ces affects guerriers à travers le XXe siècle, et interroge leur héritage : la froideur de la mise à distance, le déni des ruines après 1945, le désir d’intensification de l’expérience de soi, qui mobilise les imaginaires en 1914-1918 et s’engloutit dans les tranchées… voire mute en passions fascistes qui se nourrissent activement de la dévastation. Déborah V. Brosteaux, chercheuse en philosophie prend au sérieux ces désirs, y compris dans leurs attraits. Et se demande : quelles transformations affectives activer pour résister aux mobilisations guerrières ?
Une satire incisive qui traite par l’absurde le sujet de l’ultra-droitisation de nos sociétés. Pourquoi s’embarrasser avec la démocratie quand il est si simple, moins coûteux et plus efficace d’être fasciste ? Oscillant savamment entre ironie et provocation, Michela Murgia fait le pari audacieux d’un antimanuel politique pour explorer la logique qui attire un nombre croissant de personnes vers l’extrême droite.
Au programme : une immersion dans la tête de ceux qui voient dans la violence un outil politique et qui préfèrent se fier aveuglément à un chef plutôt que de s’embourber dans les arguties de débats démocratiques sans fin.Le résultat est un guide d’utilité publique, aussi urgent que salutaire, tant il est vrai, comme l’a dit Sun Tsu, que la connaissance de l’ennemi est nécessaire à l’art de la guerre.