Rencontre avec Christine Mahy, directrice du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, autour des représentations des pauvres et de l’écologie.Des propos recueillis par Aurélien Berthier, rédacteur en chef d’Agir par la Culture.
Bien que toutes les études tendent à prouver le contraire, les populations les plus appauvries sont souvent perçues par les tenants de l’écoresponsabilité comme le coeur de cible des populations dont il faudrait « changer les comportements » qui nuisent à l’environnement et à eux-mêmes. Ainsi, en matière de consommation, ils pollueraient sans s’en faire en roulant au diesel ou en prenant les avions lowcost, ils consommeraient et mangeraient n’importe comment et à outrance pendant que les écocitoyens vertueux réaliseraient tous les efforts vers la transition énergétique et alimentaire qui sauvera la planète. Rencontre avec Christine Mahy, directrice du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, autour de ces représentations des pauvres et de l’écologie. Pour voir ce qu’il y aurait à changer, dans notre manière d’aborder la question et dans nos pratiques, pour aider à la revendication des droits et la mise en place d’une écologie plus populaire, plutôt que de participer à la culpabilisation des pauvres.Extrait épinglé :
“Au lieu de chercher à régler l’accès au droit (ici l’accès à l’eau et l’énergie), on multiplie les démarches à destination de ceux qui sont déjà dans la sous-consommation pour leur apprendre à moins consommer de l’eau ou de l’énergie… Des démarches culpabilisantes qui présupposent à priori dans le chef de ces populations appauvries un déficit d’éducation ou de capacité de s’organiser, et donc un potentiel mauvais comportement environnemental”.Lire l’interview ici.