Pour télécharger le BIS n°169/2013
Le Programme d’aide aux plus démunis (PEAD) va faire place à un fonds, le FEAD, logé à la DG Emploi et Affaires sociales. Avec un budget raboté et des missions élargies. Dans ces conditions, comment préserver l’accès à l’alimentation comme un droit pour tous ? Comment permettre le “bien manger” et veiller à un approvisionnement des colis alimentaires et autres épiceries sociales en produits de qualité ? Est-ce possible de manger sain quand on est pauvre ? Voilà les préoccupations qui traversent la seconde partie de notre dossier consacré à la question de l’aide alimentaire. Et qui questionnent directement l’existence même de ce type de Fonds.
Edito de la Revue BIS n°169/2013, par Stéphanie Devlésaver, CBCS asbl
L’alimentation pour tous
Le premier volet de cette publication « Aide alimentaire : stop ou encore ? » (BIS n°168), avait laissé place à l’histoire du secteur, et tout spécialement à son ancrage dans la politique agricole commune ou la PAC européenne. Aujourd’hui, l’avenir se précise et la Revue BIS propose d’éclairer les différents enjeux lié à cette question de la création d’un Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis. La place est d’abord laissée aux politiques. Avec les ministres R. Madrane pour la Cocof et E. Huytebroeck pour la Cocom et la Région bruxelloise, les premières perspectives sont lancées : faire lien avec l’économie locale en amont, et l’action sociale, l’aide aux personnes, en aval. Petit détour ensuite par la France et le programme Uniterres, projet alternatif qui consiste à alimenter les épiceries sociales en produits frais par l’intermédiaire de maraîchers locaux. Quand l’innovation et l’économie sociales donnent un nouveau souffle à l’aide alimentaire…
Et chez nous, un même projet est-il possible pour approvisionner l’aide alimentaire ? La Revue BIS, de retour en Belgique, part à la rencontre du monde agricole et des épiceries sociales, à la sauce belge !
Dans les grandes lignes, en Belgique comme en France, mêmes constats, mêmes conclusions : agriculture et social ont tout à gagner à se mettre ensemble. Pour s’orienter vers de nouveaux modes de consommation. Et retrouver du sens dans l’assiette de tous ?… « Pour que la question de la faim arrête d’être appréhendée comme une question technique », précise Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation.
Entre démultiplication des intermédiaires et chute des prix des matières premières, « on a oublié que dans les civilisations passées, notamment les civilisations primitives, traditionnelles, l’alimentation est un bien public ». D’où, le rôle de l’aide alimentaire aujourd’hui : devenir un véritable acteur qui invente, rassemble, innove. C’est le chemin que prend déjà depuis quelques années la Concertation Aide Alimentaire à Bruxelles : pour que l’alimentation de qualité devienne une véritable réalité pour tous.