Opinion de Patrick Charlier, Directeur d’Unia et de Bernard De Vos, Délégué général aux droits de l’enfant est paru le 16 mai dans La Libre et publiée sur le site web d’Unia
Les récentes saisies de caravanes dans le cadre d’une opération policière de grande ampleur ont eu des effets collatéraux désastreux sur près de 90 familles.
Saisie des caravanes des gens du voyage: une situation critique pour les familles
La presse s’est fait largement écho “de la plus grande opération policière jamais organisée en Belgique depuis 20 ans” concernant différents faits criminels. La justice doit, bien entendu, suivre son cours et l’avenir nous dira si l’ampleur des opérations est à la mesure des faits qui font l’objet de l’enquête en cours.
Les soupçons se portent notamment sur des gens du voyage. Si des infractions ont été commises, il va de soi que les auteurs doivent en être poursuivis.
Nous tenons cependant à attirer l’attention sur les effets collatéraux désastreux qu’ont eues les saisies de caravanes de près de 90 familles. Pour les gens du voyage, la caravane constitue leur lieu de vie quotidien. Ils ne sont pas seulement privés d’un moyen de transport, mais aussi de leur toit et de leurs effets personnels. Des femmes et des enfants, ainsi que des personnes âgées, se sont retrouvés du jour au lendemain à la rue, sans abri ni ressources. La situation actuelle constitue une violation flagrante des droits humains en général et des droits de l’enfant en particulier.
Nous lançons un appel aux autorités publiques, communes, CPAS, … pour que des solutions transitoires et urgentes soient proposées à ces familles, car la situation est critique aussi du point de vue humanitaire.
Nous attendons également des autorités policières et judiciaires que la saisie des caravanes ne dépasse pas le temps strictement nécessaire aux devoirs d’enquête qui doivent être accomplis.
De manière plus générale, la situation vécue aujourd’hui par ces familles des gens du voyage illustre leur précarité et leur marginalisation. L’absence de terrains d’accueil, notamment à Bruxelles, illustre le mépris, l’hostilité et les préjugés nourris à leur égard. Nous plaidons pour des solutions volontaristes et structurelles qui doivent permettre à chacun d’être citoyen dans la confiance et le respect mutuel.
Cette opinion de Patrick Charlier, Directeur d’Unia et de Bernard De Vos, Délégué général aux droits de l’enfant est parue le 16 mai dans La Libre.