« Face à l’horreur, le silence n’est pas une option ».
Ce qui se passe à Gaza. Bombardements, blocus illégal, effondrement du système de santé, de l’accès à l’eau, à la nourriture… Ce qui se passe à Gaza. Ce n’est pas « loin », c’est là, en nous, dans nos colères, nos peurs et les tensions qui traversent nos quartiers, nos institutions, nos publics.
Nous sentons que le social-santé ne peut rester à distance. Notre solidarité est une réponse. Nos récits aussi.
Début du mois, le Forum-Bruxelles contre les inégalités et le CBCS tenaient leur AG. En fin de rencontre, 50 minutes d’atelier pour réfléchir ensemble à ce que nous racontons, comment nous le disons, à qui, pourquoi : le poids des mots, le journalisme social, la vulgarisation, la diversité des supports et des discours… Il était beaucoup question d’essai-erreurs et de petits pas.
De ton plus personnel à donner – Parce que l’intime est politique, et c’est peut-être la meilleure porte d’entrée vers l’envie de « faire ensemble » – d’imaginaires collectifs à recréer.
On a entendu que nos mots qu’on voulait vivants et rassembleurs font parfois du bien – c’est déjà ça 😉 Comme une respiration dans un monde saturé de discours qui déclassent, qui donnent la sensation de ramer à contre-courant, qui laissent, actrices et acteurs de terrain, de plus en plus désabusés. Sans voix.
Alors on s’est demandé :
Comment répondre à la guerre culturelle et politique mondiale des récits ? Comment faire entendre nos valeurs – justice, soin, solidarité – tout en restant attaché à la nuance ? Au débat d’idées ? Comment trouver le bon ton ? Comment aller vers VOUS pour donner une voix au travail d’accompagnement social et de santé ? Comment se rapprocher plutôt que de se diluer, de se distancier ?
De ce moment collectif, on retient :
Inspirer plutôt que ressasser.
Incarner plutôt que copier-coller. Rencontrer plutôt que rester des anonymes, les un·es à côté des autres. Convaincre, avec créativité – et un peu d’humour, parce que le social en a grand besoin. Créer de la porosité entre nous. Faire de la politique ensemble, sans attendre d’être d’accord sur tout. Face à l’urgence, raconter ce qu’on fait et pourquoi on le fait, ce n’est pas un luxe. C’est une manière de tenir debout. C’est une manière de résister, de faire front.
Nous ne sommes pas impuissant·es. Résister localement, c’est dire notre monde tel qu’on veut le voir advenir. C’est tisser ce fil de résistance autour du peuple palestinien. Comme la Flottille de la liberté*, osons créer des brèches. Par nos actes, nos récits, nos solidarités.”
