Politiques sociales et de santé en région bruxelloise : la position du CBCS

Au CBCS, nous luttons contre les inégalités sociales et les inégalités de santé qui en découlent. Les personnes vivant dans des conditions sociales et économiques défavorables ont un risque accru d’avoir une santé moins bonne que les personnes vivant dans des conditions plus favorables. Comme relais de l’associatif social-santé vers le politique, le CBCS développe des plaidoyers proposant des solutions structurelles aux situations générant de l’inégalité et de l’iniquité à partir d’analyses rigoureuses et argumentées, pour mener à des politiques globales cohérentes.

Trop de personnes ne trouvent pas ou plus l’accès à leurs droits ou à leur effectivité. Pour y parvenir, nous postulons qu’il est essentiel non seulement d’avoir une approche territoriale de l’offre, au plus près des besoins de la population, mais également de la renforcer et d’appuyer la rencontre des acteurs sociaux et de santé en un travail intersectoriel, multidisciplinaire et intégré.

Le maillage territorial concourt à assurer une continuité de parcours des personnes entre les professionnels des différents secteurs et à leur prise en charge globale. Il permet aussi de visibiliser les portes d’entrée du dispositif. Ces portes d’entrée doivent être diversifiées, afin de garantir une multiplicité d’approches et de se préserver d’une standardisation des pratiques, génératrice d’exclusion.

Nous sommes attentifs, dans ce cadre, à une programmation efficiente du dispositif qui tienne compte de l’adéquation entre l’offre et les besoins, déterminée sur base d’un diagnostic de quartier, en veillant à ne pas multiplier les structures et les dispositifs redondants, à les évaluer systématiquement pour confirmer leur nécessaire pérennité, et en veillant à la cohérence avec les politiques social-santé des autres niveaux de pouvoir.

Une organisation social-santé intégrée est particulièrement indiquée pour suivre des situations complexes, c’est-à-dire autant instables qu’imprévisibles et intenses, pour lesquelles un enchevêtrement de causes provoque des effets incertains.

Ce dispositif ne pourra pleinement se déployer sans un refinancement conséquent des services.
L’aggravation des inégalités amène aux portes des services sociaux et de santé un public de plus en plus large avec des besoins enchevêtrés de plus en plus complexes. Leurs moyens n’augmentent pas pour autant de manière proportionnelle, avec pour conséquence la sursaturation des services, une file d’attente qui met à mal leur accessibilité. Le CBCS plaide pour un refinancement des services social-santé à hauteur des besoins rencontrés.

La réduction des risques sociaux aura immanquablement des effets positifs sur les autres secteurs de l’économie bruxelloise et sur le bien-être de la population. Agir sur des déterminants comme les revenus, le logement, les conditions de travail, l’accès à des environnements sains, l’éducation, l’accès à l’information etc., est impératif.

La mise en œuvre de notre objectif doit s’appuyer sur un partenariat solide entre les services publics fonctionnels et les acteurs associatifs. A cette fin, nous souhaitons une harmonisation des pratiques des différents CPAS afin de ne pas générer de différenciation de traitement dans l’accès aux droits des personnes. La couverture universelle de protection sociale constitue l’objectif ultime, comme le recommandent l’OMS et l’UE.

Selon ce principe, l’association subventionnée peut être pleinement considérée comme une actrice lorsqu’elle coopère à un enjeu commun – au « bien public » – et, qu’en même temps, elle peut faire entendre sa voix, ses divergences basées sur son expertise et ses valeurs propres. Le CBCS est un acteur associatif subventionné pour soutenir l’intersectorialité et la transversalité des politiques social-santé en région bruxelloise. Nous avons, dans nos missions, un rôle d’aide et de conseil à la décision politique, sans se substituer à celle-ci dans la mesure où elle est la seule à bénéficier de la légitimité démocratique.

L’associatif, si tant est qu’il constitue un partenaire reconnu et assumé des pouvoirs publics, ne doit pas devenir son acteur de sous-traitance systématique en les dédouanant de leur responsabilité. Nous soutenons donc l’implication des acteurs associatifs dans la définition des politiques publiques (co-construction).
Nous appuyons une transition négociée dans la mise en œuvre du Plan Social Santé Intégré, basée sur une évaluation de l’existant, au contraire d’une transition brutale qui en fait table rase.

Nos outils sont l’information (revue BIS, newsletters …), la concertation (entre les représentants de l’associatif et avec les services publics), l’approche scientifique et la recherche des faits, ainsi que le soutien méthodologique au changement et à l’innovation (notamment par la recherche collaborative).

Nous privilégions un financement public pérenne afin d’éviter les logiques marchandes et la privatisation du bien public qui conduisent à des dérives telles que l’inégalité d’accès et de qualité́ de l’aide et des soins ainsi que la sélection des bénéficiaires.

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