Parcours d’intégration : oui, mais pour un primo sur deux…

La semaine du 11 janvier 2016, la presse quotidienne s’est penchée sur le parcours d’intégration à Bruxelles et son allure franchement « bancale » : 7000 places prévues pour pas moins de 15.000 à 20.000 primo-arrivants qui devraient en bénéficier. Et une majorité bruxelloise qui plaide par ailleurs en faveur d’un parcours obligatoire pour les migrants. Bruxelles n’aurait-il pas vu assez grand ?…


C’est le constat épinglé par La Libre Belgique dans un article judicieusement intitulé « le parcours d’intégration à Bruxelles, un chaos annoncé », dans son édition papier du 11/01/2016. En effet, avant même sa mise en place, on relève le manque d’infrastructures prêtes à accueillir les bénéficiaires.

Pour rappel, « fin Fin novembre 2015, un accord de principe avait été trouvé entre les ministres de la majorité bruxelloise (PS, Défi – ex-FDF -, CDH, Open VLD, SP.A et CD&V) afin de rendre le parcours d’intégration pour les primo-arrivants obligatoire à Bruxelles. Les textes de loi concernant cette obligation devraient être votés dans le courant de cette année.

Mais le parcours d’intégration bruxellois s’annonce déjà chaotique compte tenu des retards accumulés dans l’ouverture des bureaux d’accueil pour primo arrivants et le peu de places qu’elles offrent. Seuls 2 bureaux d’accueil pour primo-arrivant (Bapa) voient le jour à Bruxelles : « Bapa Bxl » à la ville de Bruxelles et « Via ASBL », née d’une alliance entre les communes bruxelloises de Schaerbeek et de Molenbeek. Chaque bureau ayant une capacité de 2000 places, ce sont donc 4000 places qui s’ajoutent aux 3000 places existantes du côté flamand. « Comment dès lors évoquer une obligation du parcours d’intégration alors que le nombre de places qui doivent encore être créées sera bien inférieur au nombre de bénéficiaires potentiels ?« , s’interroge la journaliste de la LLB, à juste titre.

C’est déjà le constat qui était fait dans notre dossier BIS n°170 « Accueil des migrants à Bruxelles: faire société ? » : Alain Willaert, coordinateur du CBCS, pointait pour responsable l’impécuniosité du pouvoir fédéré Cocof, la difficulté à financer de manière ambitieuse les politiques publiques qu’il initie.

« Une étude du CRAcs montre que six Bureaux d’accueil (BAPA) seraient nécessaires ? Il n’y en aura qu’un – peut-être deux – pour commencer. Le terrain préconise un module Citoyenneté et vie quotidienne d’une bonne centaine d’heures ? Ce sera 60 au grand maximum. Avec la promesse de l’actuelle majorité de faire mieux à la moindre éclaircie budgétaire. Reste à croiser les doigts… »

Mais il rappelait également combien « le difficile financement de la mise en œuvre du décret permet paradoxalement de poursuivre un débat démocratique qui n’est pas clos à ce jour : l’obligation du parcours d’accueil et son degré d’astreinte s’il le devenait. L’aspect institutionnel de l’obligation demande un accord au sein de la Commission communautaire commune, ce qui n’est pas à l’ordre du jour mais n’est pas non plus inconcevable. Mais surtout, rendre le parcours obligatoire confère à la personne primo-arrivante le droit irréfragable de le suivre. Et donc impose au pouvoir public une obligation de moyens« . A bon entendeur…

S.Devlesaver, 15/01/2016

Lire aussi dans LLB : « L’obligation du parcours d’intégration n’est pas une réponse à la crise de l’accueil »

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