Lettre ouverte au 1er ministre sur la détention des enfants migrants

Lettre ouverte envoyée à Charles Michel le 10 janvier par Amnesty International, le CIRÉ, le CNCD-11.11.11, la Ligue des Droits Humains, Médecins du Monde et la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés:


Monsieur le Premier ministre,

Nous avons appris par la presse la candidature de Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Défense, au poste de Secrétaire général du Conseil de l’Europe.

Nous nous réjouissons de cette candidature qui démontre l’attachement de la Belgique à une institution dont l’objet premier est de défendre la démocratie et les droits humains en Europe.

Nous nous permettons toutefois d’attirer votre attention sur un courrier du 5 juin 2018 adressé au Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration par Dunia Mijatovic, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

Par ce courrier, la Commissaire aux droits de l’homme demandait expressément à la Belgique de renoncer à la détention d’enfants en centres fermés. Selon elle en effet, “les enfants ne devraient jamais être détenus en raison de leur statut migratoire ou de celui de leurs parents”.

Par souci de cohérence, il nous semble que la Belgique ne peut pas à la fois défendre cette candidature et ne pas suivre les recommandations qui émanent du Conseil de l’Europe. En conséquence, nous vous demandons un engagement solennel du gouvernement à mettre fin à la détention des enfants en centres fermés et à revenir à l’utilisation d’unités familiales ouvertes comme c’était le cas entre 2008 et 2018. De nombreuses études ont en effet démontré les dommages graves que cet enfermement peut causer à des enfants et la Belgique a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme à ce sujet. Actuellement, deux familles se trouvent encore derrière les barreaux.

Une campagne intitulée “On n’enferme pas un enfant. Point” a été lancée par la Plate-forme Mineurs en exil et Unicef Belgique. Aujourd’hui, cette campagne est soutenue par 329 organisations actives en Belgique.

Nous espérons vivement que le gouvernement acceptera de revenir sur cette pratique qui contrevient gravement aux droits fondamentaux pour se placer, comme vous l’avez évoqué récemment, “du bon côté de l’Histoire”. A défaut, nous nous verrions contraints d’écrire à tous les États qui composent le Comité des ministres du Conseil de l’Europe pour dénoncer le double discours de la Belgique.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre considération distinguée.

Signataires
Amnesty International Belgique francophone
Amnesty International Vlaanderen
CIRÉ
CNCD-11.11.11
Ligue des Droits Humains
Médecins du Monde
Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés

À lire également

Restez en
contact avec
nous

Si vous rencontrez des difficultés à nous joindre par téléphone, n’hésitez pas à nous laisser un message via ce formulaire

Je souhaites contacter directement :

Faites une recherche sur le site

Inscrivez vous à notre Newsletter

Soyez averti des nouveaux articles