Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains et l’extrême pauvreté, Olivier De Schutter présentait cet été au Conseil des Droits de l’Homme un rapport recommandant de substituer au dogme de la croissance une perspective d’économie post-croissance basée sur d’autres fondements que l’augmentation du PIB. Ou comment faire converger sobriété soutenable et baisse drastique des inégalités.
Article d’Économie Sociale, publié le 18/09/2024
Urgences climatiques et sociales : notre planète et ses peuples paient lourdement le tribut d’une économie capitaliste débridée, mue par une recherche effrénée du profit, qu’importent les multiples externalités négatives que celle-ci engendre. Et nous-mêmes de bien souvent jouer au petit jeu de la dissonance cognitive : certes, l’acquisition de ce bien n’est pas vraiment nécessaire, et je peux en projeter le coût écologique voire humain, mais je le fais quand même. ‘Je pense qu’il y a un réel problème anthropologique qui sous-tend nos comportements’ explique Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains et l’extrême pauvreté depuis 2020. ‘Notre représentation du bonheur est que ‘plus est mieux’. Nous sommes guidés par cette recherche constante de l’amélioration de nos conditions d’existence, dont le chemin le plus court est devenu celui de la consommation, qui est elle-même une récompense au travail qui rythme nos vies dans une ère de l’éloge de la productivité et de l’efficience.’