Face à la surpopulation carcérale endémique, et aux conséquences dramatiques qui en découlent, les autorités politiques choisissent une nouvelle fois d’enfouir la tête dans le sable. La seule « solution » proposée, outre l’expansion continue et totalement inefficace du parc carcéral, est celle d’avoir recours à des congés pénitentiaires prolongés (CPP). La Fidex (Fédération bruxelloise des institutions pour détenus et Ex-détenus) et la LDH (Ligue des droits humains) souhaitent illustrer le caractère fallacieux de cette « solution », qui requestionne le sens des peines privatives de liberté.
Communiqué de presse LDH-Fidex, mars 2024
Une semaine après l’annonce de la mise en application des congés pénitentiaires prolongés, la Fidex et la LDH souhaitent questionner le sens des peines privatives de liberté dans un contexte de pression totale prolongée en termes de surpopulation carcérale. La situation est plus préoccupante que jamais : 12 470 personnes incarcérées en Belgique, pour à peine 10 000 places, record battu et indignation totale.
Si l’on ajoute à cette donnée les grèves successives des agents, la pression en terme de gestion des places dans un parc carcéral débordant, l’exécution des courtes peines de prison, une politique pénale qui incarcère massivement et un monde politique qui reste sourd aux recommandations internationales et aux cris d’alarme tant du secteur que des expert.e.s académiques, la situation est plus explosive que jamais.
C’est dans ce tableau bien sombre que vient s’ajouter la « solution » des CPP, dont la Fidex et la LDH interrogent le sens et la portée.