Interview publiée dans AlterEchos N°431, 11 octobre 2016
La situation des jeunes impliqués dans un regroupement familial est peu documentée. Pour pallier ce vide, le CEMO (Centre d’éducation en milieu ouvert) a demandé à l’anthropologue Xavier Briké de se pencher sur cette question. À quelques jours de la sortie de son ouvrage consacré à cette problématique, il nous partage ses constats issus de nombreuses rencontres avec ces jeunes désemparés et peu entendus.
Alter Échos: cette recherche s’est construite à partir des interrogations du CEMO issues de sa pratique de terrain. Quelles étaient les questions qui ressortaient le plus?
Xavier Briké: Le CEMO s’est petit à petit rendu compte que les jeunes qu’ils rencontraient, notamment à travers leur projet KAP (appartement de transit pour accompagner les jeunes vers l’autonomie, NDLR) étaient en conflit avec leur famille. Certains d’entre eux se retrouvaient à la rue, sans possibilité d’obtenir un revenu d’intégration. Cette situation de rupture semblait intrinsèquement liée à la procédure de regroupement familial obligeant les jeunes à résider cinq ans avec leurs parents, sous peine de sortir des conditions de recevabilité et risquant dès lors d’être expulsés. L’association a souhaité se donner les moyens de mieux les comprendre et de faciliter dès lors le travail avec leur famille, d’autant que leurs silences demeurent un frein à la médiation. (…) Lire l’article dans son intégralité