les Rencontres irisées : « une hirondelle qui cherche son printemps »…

Parfois, on se dit : il faudrait que les gouvernements tombent tout le temps, ainsi on aurait l’occasion de rencontrer plus souvent les ministres. C’est ça, les rencontres irisées. C’est le signe que le gouvernement a changé ? C’est une petite note sur un calendrier ? C’est une hirondelle qui cherche son printemps. C’est régulier comme un battement de cœur juste avant que survienne l’infarctus. Conclusion du cycle de Rencontres irisées 2015, par Paul Hermant (FdSS).


Au fil du temps, de mandatures en mandatures, les rencontres irisées sont en effet devenues des rendez-vous rituels qui n’ont lieu que lorsque de nouvelles majorités gouvernementales se sont installées et quelles ont pris le temps, un, de savoir de quel bois elles allaient se chauffer et, deux, à quelle sauce elles souhaitaient nous accommoder. C’est pourquoi sans doute, ces rencontres se terminent souvent à l’heure de midi…

Nous autres des secteurs du social et de la santé sommes venus nombreux, à chaque fois, écouter nos représentants. Nous sommes venus pour l’intérêt de la parole à entendre, mais aussi pour dire que nous sommes inquiets. Cette inquiétude fait nos débats. Nous sommes venus autant pour faire savoir que nous voulions être portés par des politiques que pour dire que nous voulions porter des politiques. Nous sommes venus parce que nous avons finalement moins de réponses que nous n’avons de questions.

Remarquez, tout cela est resté fort civil. Nous sommes, dans le social et la santé, des gens de bonne compagnie. Ainsi, nous avons parfaitement compris que la sixième réforme de l’Etat, ça n’allait pas être coton. Nous avons totalement intégré l’idée que la sixième réforme de l’Etat, c’est : expliquez-moi de quoi vous avez besoin et je vous expliquerai comment vous en passer. Et on a bien entendu aussi les exigences budgétaires et gestionnaires qui évidemment rabotent les tentations du politique. On a bien pris note de tout cela. Des difficultés politiques qui deviennent les nôtres. Comme nous savions depuis longtemps que les difficultés des autres étaient aussi les nôtres. Nous ne savons plus quoi faire, dans ces conditions, de nos propres difficultés.

Nous avons appris à nous faire tout petits et tout minces entre le marteau de l’austérité et l’enclume de la précarité.

Alors, nous retournons en première ligne, comme des grognards à Waterloo, de la campagne de 1815 au plan bruxellois 2025. La garde meurt, mais ne se rend pas. Nous ne nous rendons pas, pas même aux évidences. Nous pensons que les secteurs du social et de la santé sont les derniers marqueurs de l’état d’une société.

Alors, vivement qu’il y ait encore beaucoup de rencontres irisées : cela voudra dire que nous aurons survécu aux réponses que nous ne pouvons plus apporter et aux questions que nous n’osons plus poser.

Merci à Point Culture, à Philippe et Jean-Grégoire, d’avoir accueilli ces rencontres, merci à Martine Cornil de les avoir accompagnées, merci au CBCS, à l’AMA, à la CLASS et à la FdSS de les avoir organisées, merci à vous d’être venus, et merci à Rudy Vervoort, à Didier Gosuin, à Céline Fremault et à Cécile Jodogne d’avoir joué le jeu. Excellente mandature à toutes et tous.

Paul Hermant, FdSS (17/06/2015).

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