Communiqué de presse de la LUSS fédération francophone des associations de patients et de proches et le porte-parole des usagers des services de santé), janvier 2019
DG Personnes handicapées: des dysfonctionnement inacceptables et au mépris des droits de la personne handicapée !
Nombreux sont ceux qui depuis des mois dénoncent les dysfonctionnements de la Direction générale des Personnes handicapées chargée du traitement des dossiers en cours et des nouvelles demandes de reconnaissance, d’allocations et avantages sociaux octroyés aux personnes en situation d’handicap.
Les problèmes persistent…..
Et pourtant, cette situation catastrophique n’a que très peu évolué et les problèmes restent entiers comme en attestent les témoignages que La Ligue des Usagers des Services de Santé (LUSS) et les associations de patients reçoivent.
« Notre dossier était accepté mais les paiements ne suivaient pas… Il a fallu leur demander et redemander avec 6 mois d’inertie ».
« J’ai rencontré un problème lors de l’encodage des données sur la plateforme : toutes les données se sont effacées lors d’un retour en arrière dans le questionnaire en ligne ».
La LUSS s’indigne du peu de considération portée par les décideurs politiques à ces dysfonctionnements : derrière des dossiers ce sont des hommes, des femmes, des familles !
Ces personnes subissent les conséquences sociales et financières de l’absence d’une politique fédérale cohérente, réfléchie et efficace en matière d’handicap.
Où cela va-t-il s’arrêter ?
Jusqu’où va-t-on accepter que les personnes handicapées et leurs familles doivent multiplier les démarches, attendre des mois avant d’avoir des réponses à leur demande et se retrouver dans des situations difficiles, voire inacceptables humainement.
Une enquête récente de la LUSS1 [1]Une enquête auprès des associations de patients en cours d’analyse et de finalisation montre que les délais entre la soumission d’un dossier et le rendez-vous chez le médecin conseil sont très longs. Sur 35 patients, 8 ont attendu plus de 6 mois et 15 entre 4 et 6 mois. De plus, sur ces 35 patients, 12 estimaient que le médecin ne connaissait pas du tout leur dossier et 16 nous disent qu’il ne connaissait que partiellement (parfois en raison de problèmes informatiques).
« Le médecin s’est excusé de n’avoir pas pu consulter le dossier de ma fille car il n’y avait rien dans le système alors que nous avions envoyé le dossier électroniquement. »
L’interpellation de la LUSS
La LUSS demande donc au gouvernement fédéral et aux parlementaires fédéraux de prendre dès maintenant les mesures nécessaires pour mettre fin à ce chaos. Il faut donner les moyens nécessaires à cette administration de fonctionner en vrai service public et de pouvoir apporter une gestion adéquate des dossiers en cours et des réponses rapides aux nouvelles demandes formulées par les personnes en situation d’handicap.
Nous attendons de cette administration qu’elle puisse traiter de manière efficace et rapide les demandes qui lui sont adressées, d’être à l’écoute des difficultés et des besoins des personnes notamment lors des consultations médicales en vue de déterminer les droits. Cela demande des outils informatiques performants, du personnel en nombre suffisant et formé, une gestion efficace et pertinente des ressources humaines, matérielles et budgétaires, des médecins-conseils à l’écoute….
Sans oublier les autres difficultés vécues par les personnes en situation d’handicap….
Ce ne sont pas les seuls problèmes que vivent les personnes en situation d’handicap et leurs proches : trouver une école ou une place d’accueil ou d’hébergement pour les enfants et les jeunes adultes relève du parcours du combattant, trouver une aide au quotidien pour pouvoir rester à domicile reste problématique, la prise en charge des aînés handicapés n’est pas toujours optimale…Sans oublier les problèmes liés à la mobilité, les difficultés d’accès à l’emploi ou de participation à la vie sociale.
La LUSS invite donc les autorités politiques compétentes à considérer le handicap sous l’angle de la citoyenneté et de l’inclusion (au regard des Conventions internationales2 [2]Notamment la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif (adoptée par les Nations Unies le 13 décembre 2006 – en vigueur en Belgique depuis le 01.08.2009), à se saisir de ces problèmes vécus au quotidien par ces personnes et à y apporter des solutions structurelles et adaptées aux besoins.
Contacts presse :
Thierry MONIN Chargé de projets à la LUSS Tél. 081 74 44 28 Email. t.monin@luss.be
Martine DELCHAMBRE Chargée de projets à la LUSS Tél. 081 74 44 28 Email. m.delchambre@luss.be