La mise en œuvre du droit à l’alimentation exige qu’on transforme les regards, qu’on repense notre modèle de société et qu’on adopte de nouvelles méthodes et postures. C’est la tâche que se donnent les participants à l’École de Transformation Sociale (ETS). Pendant quatre jours, les 18, 19, 20 septembre et le 19 octobre, ils mettront leurs expériences et leurs expertises au service d’une analyse ancrée de cette problématique, de la recherche de solutions et de l’élaboration de recommandations, à l’attention des partis politiques, en vue des élections prévues en 2024.
La précarité alimentaire ?
En Belgique, en 2023, tout le monde ne mange pas à sa faim. En quelques années, l’alimentation est devenue un enjeu social majeur, vecteur de précarité. Malgré les efforts déployés, les résultats se font attendre.
La situation actuelle est marquée par le ras-le-bol des acteurs de l’aide alimentaire qui, malgré leurs efforts incessants, se sentent dépassés par l’ampleur des besoins. Ils sont confrontés à des demandes croissantes et des ressources de plus en plus limitées, ce qui les empêche de répondre adéquatement aux besoins des personnes. Cette situation génère chez les bénéficiaires un sentiment de honte et d’exclusion sociale, voire du non-recours, renforçant ainsi les stigmates et la marginalisation. Et ce, même avec des approches telles que les épiceries sociales et les supermarchés solidaires qui maintiennent souvent les bénéficiaires dans une position de dépendance et de subordination, limitant leurs choix et affectant leur dignité.
L’aide alimentaire, autrefois conçue comme un dispositif d’urgence, s’est banalisée, à coup de crises économiques, d’austérité, de pandémie et d’inflation.