« Bruxelles numérique : l’ordonnance de Bernard Clerfayt recalée par la majorité », titre ce matin le journal Le Soir. « Le texte visant à imposer que toutes les démarches administratives à Bruxelles soient numérisées n’a pas convaincu en commission, y compris sur les bancs de la majorité. Qui exige de dissiper le flou juridique sur l’obligation d’alternatives physiques. Une victoire pour le tissu associatif ». Et La Libre de préciser : « Le vote du projet “Bruxelles Numérique » n’a pas eu lieu : Lire et Écrire sera, d’abord, auditionné ».
En effet, « ce 6 décembre, rien ne s’est passé comme l’avait espéré le ministre Défi », se réjouit Lire et Ecrire, « force est de constater que la mobilisation citoyenne est d’une redoutable efficacité » ! Citoyens et associations se mobilisent depuis des mois contre le projet, 70 associations, syndicats et acteurs de terrain actifs à Bruxelles avaient remis aux parlementaires une analyse critique approfondie du projet d’ordonnance Bxl numérique et des propositions concrètes d’amendements. (A consulter ici !)
Le projet d’ordonnance entamait ce mercredi 6/12 son parcours parlementaire au sein d’une commission conjointe. Au même moment, une septentaine d'associations, syndicats et citoyens manifestaient pour défendre ce qui est primordial à la démocratie : des guichets physiques et des services téléphoniques, accessibles et de qualité, pour toutes et tous. Dans le prolongement de ces voix citoyennes et associatives, près de 80 académiques s’inquiétaient à leur tour du manque de débat démocratique sur les enjeux de la numérisation de pans entiers de la société. Bien au-delà de la seule fracture sociale, « l’enthousiasme légitime autour des technologies ne doit pas éclipser l’importance d’en évaluer les impacts à tous niveaux et de se poser les questions qu’actuellement on ne se pose que trop peu », insistaient-ils.
La convergence des voix associatives, citoyennes et académiques ont porté leurs fruits : une ou plusieurs auditions d’experts seront entendus en commission ce mercredi 13 décembre. Et trois amendements du gouvernement censés répondre au flou juridique entourant l’obligation d’alternatives physiques vont être examinés...
Rendez-vous le 13 décembre pour maintenir la pression sur les élus ! Parce que si « quelques avancées sont écrites dans le texte, du moins théoriquement », admettait Farida Tahar (Ecolo), « tout l’enjeu sera de garantir leur mise en œuvre. Nous connaissons le contexte budgétaire. Nous n’allons pas faire semblant de faire croire aux citoyens que nous disposons de tous les moyens pour pouvoir mettre en œuvre toutes ces garanties. Ce serait leur mentir. » (Dans Le Soir, 6/12/2023) |