À Bruxelles, plusieurs milliers de personnes vivent dans des squats ou d’autres types d’occupations temporaires. Leurs habitant·es, invisibilisé·es, présentent souvent de grands besoins non couverts, notamment en soins de santé. Née en juillet 2022, l’équipe Cover (Coordination, veille sanitaire et réduction des risques) crée le lien avec ces publics là où ils se trouvent. Objectifs : prendre soin de la santé de ces collectivités, mais aussi augmenter les chances de les amener petit à petit vers la première ligne classique de santé. La pérennisation des missions de l’équipe, encore incertaine, doit être discutée auprès de l’administration (Vivalis) et le nouveau cabinet en charge des compétences social-santé. Découvrez l’entretien réalisé avec l’équipe de Cover.
C’est pour continuer d’exercer des missions essentielles pour la population que le secteur non-marchand se soulève, une fois encore. Cette fois-ci, à travers une carte blanche “360 associations lancent un appel urgent aux autorités” et des interpellations médiatiques et politiques, afin de faire bouger les autorités bruxelloises. Sans gouvernement à la Région, un nombre important de subsides “facultatifs” pourraient ne pas être reconduits, et ce, dès janvier en 2025. Déjà sous pression, ce manque de plan d’action plonge les travailleur·ses dans l’incertitude quant à la poursuite de leurs missions de service public. Outre un nombre considérable de personnes employées grâce aux financements y afférant, ce sont plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires de l’aide et du soin dont l’accompagnement est abandonné à l’incertitude.
Alors que se chuchotent déjà les intentions d’une prochaine coalition Arizona au fédéral, le secteur non-marchand a réaffirmé la nécessité de penser la santé comme un enjeu collectif lors d'une journée organisée par la Coalition Santé, le mardi 10 novembre. Si la santé était au programme des différents partis lors des élections de juin 2024, la manière de s’en emparer ne convainc pas celles et ceux qui la pratiquent quotidiennement. C’est l’avis partagé par Jean-Marc Laasman, directeur du service d’études de Solidaris, qui a analysé le vocabulaire employé dans les programmes politiques du centre-droit à l’extrême-droite. On y parle de “soutenabilité financière” des services de santé, ce qui limite drastiquement l'augmentation de leurs budgets indexés sur le PIB. Et ce qui ne dit rien, ni des nouveaux besoins des services ni des nouveaux enjeux de société, notamment urbains.
La direction du navire semble toute tracée alors même qu’elle est loin d’être une fatalité. Compte tenu des moyens financiers déployés pour soutenir certains secteurs, refinancer le social-santé n'est rien de plus qu'un choix politique. |