De l’argent, la Belgique en dépense trop ! C’est en tout cas le constat de la Commission européenne qui lance une procédure pour déficit excessif contre une dizaine de pays membres de l’Union – dont la Belgique. Dans un plan étalé de 4 à 7 ans, le pays va donc faire une proposition de réduction de son déficit pour le mois de septembre 2024.
À Bruxelles, les restrictions budgétaires ont déjà commencé. L’année dernière, la fonction publique avait déjà dû se serrer la ceinture, pour réduire son budget de 5%. Dans les prévisions du budget 2025, on monte la barre encore plus haut ! Le ministre bruxellois des Finances, Sven Gatz (Open VLD) a demandé aux organismes d’intérêt publics (OIP) bruxellois et aux services publics régionaux (Bruxelles Propreté, Urban, Bruxelles Environnement, la Stib, Actiris, Perspectives, le Port de Bruxelles, etc.) de réaliser un effort budgétaire de 10%.
Le ministre parle d’un exercice de simulation, non-contraignant pour l’instant, qui servira de base pour établir le budget de l’année prochaine. L’annonce a de quoi inquiéter puisqu’ « une série d’administrations jugent irréalistes les demandes du ministre des Finances. Chez Actiris, la demande de simulation de 10 % équivaudrait, selon un travail réalisé en interne, à 76 millions d’euros », peut-on lire dans le journal Le Soir.
Cette simulation d’Actiris prévoit notamment la non-mise en œuvre de la trajectoire d’ouverture des postes ACS « petite enfance » telle que prévue par l’accord de gouvernement. Le voyant s’allume au rouge pour le secteur non-marchand, dont une partie non négligeable du budget repose sur les fameuses conventions ACS, essentielles à son bon fonctionnement. Ce lundi, Actiris n’a finalement pas envoyé le document, faute d’accord entre les partenaires sociaux qui composent le comité de gestion.
BRUXEO, la confédération représentative des entreprises à profit social bruxelloises a sorti un communiqué. Elle souligne notamment que "toute diminution budgétaire dans le non-marchand entraîne systématiquement une importante perte d’emploi et une diminution des services sociétaux répondant aux besoins fondamentaux de la population et soutenant la disponibilité, la santé et la formation des travailleurs".
Restrictions budgétaires donc, pour un Etat plus efficace, pour avancer, courir toujours plus vite, aller de l'avant... "Mais vers quoi ? Et pour acheter quoi ?", s'interroge une philosophe dans La Libre Belgique. |