"La vérité triomphera". Ce sont les premiers mots de Nicolas Sarkozy après sa mise en liberté sous contrôle judiciaire, suite à sa condamnation dans l'affaire du financement libyen. Si cette actualité remet la question de l’incarcération au centre des débats médiatiques, elle évacue trop souvent le point de départ de la réflexion : « l’égalité de tous devant la loi relève du mythe judiciaire ». (1) Derrière les murs, à l’exception de quelques semaines écopées par quelque puissants de ce monde, on retrouve avant tout des trajectoires abîmées par la pauvreté, l’instabilité, les ruptures familiales ou institutionnelles. Le plus souvent, la prison accueille ceux qui, bien avant leur condamnation, ont déjà été fragilisés par une accumulation d’injustices sociales. Ignorer cette réalité, c’est refuser de comprendre ce que la prison fait et défait. Dans ces conditions, la mission officielle « d’insertion » relève moins de l’ambition que de l’incantation. Surpeuplée, sous-financée, saturée de contraintes, l’institution carcérale fonctionne comme un espace où l’on désapprend à vivre plutôt que comme un lieu où l’on se reconstruit. Les analyses de Foucault (2) restent d’une actualité saisissante : l’enfermement ne prouve ni son efficacité ni sa capacité à prévenir la récidive, mais il demeure la réponse réflexe d’un système pénal prison-centré.

Les chiffres belges en témoignent : 12,3 % de surpopulation en 2023, pression constante sur les infrastructures malgré l’ouverture du village pénitentiaire de Haren, prisons vétustes maintenues en activité. L’institution prétend réduire les inégalités alors qu’elle en recueille les conséquences les plus lourdes. Et l’idée selon laquelle la sortie marque un nouveau départ relève elle aussi de l’illusion. Elle ne clôt pas la peine : elle en prolonge les effets. À l’extérieur, les obstacles se multiplient : logement introuvable, emploi inaccessible, droits brouillés, stigmate persistant. La prison échoue parce qu’elle traite les symptômes d’un système inégalitaire sans jamais en affronter les causes. Et parce qu’elle frappe surtout celles et ceux qui disposent du moins de ressources pour s’en relever. Tant que l’enfermement restera notre réponse automatique aux fractures sociales, la sortie ne sera jamais une libération mais la continuité d’une peine diffuse, commencée bien avant l’incarcération et qui perdure une fois les portes de la prison franchies. Que vaut une peine si elle condamne aussi l’avenir ? À Bruxelles, les associations s’épuisent à retisser des liens entre la prison et la société, mais sans écoute politique réelle, l’insertion reste un mirage. Le Cahier du CREBIS en dévoile les impasses… et l’urgence d’agir.

België staat bekend om zijn complexe staatsstructuur, en in Brussel leidt dat tot een bijzonder ingewikkelde institutionele context met versnipperde bevoegdheden. In deze kennisclip legt Els Nolf, medewerker bij het Kenniscentrum Welzijn, Wonen, Zorg, helder uit hoe deze institutionele context in Brussel tot stand kwam, wat de gevolgen zijn van deze ‘institutionele lasagne’ voor het welzijns- en gezondheidsbeleid en waarom dit belangrijk is voor iedereen die in de Brusselse welzijns- en zorgsector werkt. Wil je beter begrijpen wat het verschil is tussen de gemeenschappen en gewesten, wie waarvoor bevoegd is, waarom er ook bicommunautaire voorzieningen zijn en op welke manier de Franse Gemeenschap en de Vlaamse Gemeenschap zich in Brussel tot elkaar verhouden?

La Belgique est connue pour sa structure institutionnelle complexe. À Bruxelles, cela se traduit par une organisation particulièrement compliquée et des compétences fragmentées. Dans cette capsule vidéo, Els Nolf, collaboratrice au Kenniscentrum Welzijn, Wonen, Zorg , explique comment ce contexte institutionnel bruxellois s’est construit, quelles en sont les conséquences pour les politiques de santé et de bien-être et pourquoi il est essentiel de le comprendre lorsqu’on travaille dans le secteur social et de soins à Bruxelles. Vous souhaitez mieux comprendre la différence entre communautés et régions, qui est compétent pour quoi, pourquoi il existe des structures bicommunautaires ou comment la Communauté française et la Communauté flamande interagissent à Bruxelles ?