mai 2025 CBCS
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La lettre d'informations mensuelle pour les professionnel·les du social-santé à Bruxelles

A L'ECOUTE LES INSPIRANT·ES DANS L'OEIL DU SOCIAL RAYON OUTILLAGE AGENDA
EDITO
Mort-vivant

« [On] ne marche plus qu’à la culpabilité. Si je lâche, ça va retomber sur les autres ou sur moi, plus tard. C’est parce qu’il y a des collègues sur lesquelles on peut compter que l’hôpital ne s’effondre pas ». Confidences d’infirmière extraites de « Sauve qui peut », dernier documentaire d’Alexe Poukine sorti en 2024. Il met en scène, au sens littéral, des " vrai·es " soignant·es et de " faux " patient·es. A travers des jeux de rôle, les apprentis médecins se préparent à annoncer des diagnostics difficiles, à développer leur empathie. Mais dans un exercice de théâtre-forum avec des soignant·es chevronné·es, le documentaire offre à voir l’impossibilité d’appliquer ces idéaux de formation dans le système hospitalier actuel. Un système en proie à des logiques capitalistes, qui responsabilise individuellement les praticien·nes plutôt que collectivement, oubliant par la même occasion, ce qui nous relie les un·es aux autres et à notre humanité : le soin.

Si l’empathie face aux vivant·es est en berne, qu’en est-il de celle que l’on observe envers les mort·es ? Le temps qui passe, la vieillesse, la fin de vie, autant de réflexions humaines trop souvent mises de côté comme un réflexe de protection, de mise à distance. Autant de barrières que le Café Mortel, cet espace qui propose de rassembler des vivant·es pour parler de la mort, fait voler en éclat. Parler de la mort au bistro, telle était l’ambition de Bernard Crettaz lorsqu’il crée ces dispositifs en 2004. Revenir aux fondamentaux : replacer la mort dans ce qu’elle a de plus simple : un passage obligé du cycle de la vie. Tant pour nos vivant.es que pour nos mort.es, le « prendre soin » s’apprend, se cultive. S’autoriser à le faire de manière individuelle et collective est plus que jamais un enjeu social et politique.


A L'ECOUTE
Radio Mouette, au Nova

“Parler de la mort, c’est parler de la vie !” Et si échanger autour de la fin de vie nous permettait de mieux l’appréhender, de pouvoir accompagner nos proches et respecter leurs dernières volontés ? Certain·es parlent de mourance, un terme qui refuse de figer la mort dans un instant précis, mais la présente plutôt comme un processus, un mouvement. Parfois, il est impossible d’anticiper la perte d’un·e être cher·e, mais souvent, c’est la pudeur, la gêne ou encore la peur qui fait que l’on n’aborde pas ces sujets avant d’y être confronté·e. A l’initiative de l’absl Doulas de fin de vie, un Café Mortel était organisé au Cinéma Nova, dans le cadre de leur programmation “Cueillir la mort”, du 10 avril au 15 juin. En ce printemps bourgeonnant, une invitation à parler de la mort alors que tout renaît…


https://www.radiomouette.org/productions/emission-du-8-mai-2025/
LES INSPIRANT•ES

"L’urgence est bien de se mettre en route. Le mot d’ordre est simple, construire pierre par pierre, dans les gestes plus que les mots, un monde plus solidaire, plus démocratique et respectueux des fragilités du monde. (...) Il n’y a aucune fatalité. Rien n’est écrit, rien n’est inscrit. Le monde n’est pas obligé de tourner au vinaigre mais puisque que c’est le cas, nous devons organiser des îlots de solidarités, d’entraide et de soin, tant que c’est encore possible. Il n’y a aucune fatalité, nous ne sommes pas obligés de continuer à vivre dans un monde dans lequel la consommation d’objets inutiles et polluants reçoit plus d’attention politique que les métiers du soin. Ce monde-là doit cesser, parce qu’il est incompatible avec la vie sur terre et surtout la vie digne de la majorité du monde. 

Désert pour les femmes en Arizona, Céline Nieuwenhuys, Fédération des Services Sociaux,
avril 2025


DANS L'OEIL DU SOCIAL
Philosopher dans l'hôpital qui craque

A quelles conditions peut-on rester bienveillant.es au sein d’une institution maltraitante ? Face à un système de soin qui fait courber le dos ou nécessite de faire des entorses à la déontologie de la profession, pas étonnant que les questions de sens résonnent fort dans les couloirs des hôpitaux. Jérôme Bouvy, engagé comme 𝗣𝗵𝗶𝗹𝗼𝘀𝗼𝗽𝗵𝗲 𝗛𝗼𝘀𝗽𝗶𝘁𝗮𝗹𝗶𝗲𝗿 au sein du 𝗚𝗿𝗮𝗻𝗱 𝗛𝗼̂𝗽𝗶𝘁𝗮𝗹 𝗱𝗲 𝗖𝗵𝗮𝗿𝗹𝗲𝗿𝗼𝗶 depuis 2022, s’attèle à faire entrer “la philosophie en tant que 𝘱𝘳𝘢𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘷𝘪𝘷𝘢𝘯𝘵𝘦 au cœur du quotidien de l’institution”. Il défend l’idée d’une “philosophie modeste qui n’est pas là pour faire des miracles, mais pour interroger le travail. “Faire de la philosophie, c’est déjà faire preuve de lucidité, sortir des simplismes qui nous font du bien”, explique-t-il dans une interview pour Unamur

Eclairages sur ce métier de philosophe hospitalier : comment peut-il aider à accompagner les questions de sens et de “prendre soin”, à l’intérieur de l’hôpital et au-delà ? (Voir événement) A quand des philosophes de l’ambulatoire et du social ?

 


RAYON OUTILLAGE
Créer nos îlots de soin
Mai 2025 : nos outils & lectures
« magnifique ! » … « Intéressant… » Silence. « Dithyrambique, sceptique ou mutique, le retour sur une œuvre n’est pas chose facile ». Voilà la réflexion de départ du dernier dossier paru dans le magazine semestriel Nouvelles danses qui se penche sur cette épineuse question des « retours »…

AGENDA
28
mai

Philosopher dans les soins : un levier face à la souffrance éthique

 
 
 
03
juin

Webinaire Énergie

 
 
 
05
juin

Les Rencontres Immobilières Solidaires

 
 
 
12
juin

Ne plus accompagner les mourants et les morts

 
 
 
19
juin

Webinaire – Ce qu’on devrait toutes et tous avoir sous la main

 
 
 
02
juillet

APRÈS-MIDI D’ÉTUDE « La mutualisation dans le secteur socioculturel »

 
 
 
25
septembre

L’action communautaire en question

La newsletter du CBCS pose un regard sur l’actualité sociale bruxelloise, depuis ici et parfois d'un peu plus loin. Lectures inspirantes, informations des secteurs, interviews, analyses, ... pour questionner le travail social et le monde dans lequel on vit. 

Editeur responsable : CBCS asbl - Rue Mercelis 27, 1050 Bruxelles

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