Violences contre les femmes : Brisons l’engrenage infernal!

Nouvelle campagne de Vie Féminine.


Il n’y a pas de « petites » violences contre les femmes !

Dans leur famille, au travail, à l’école, dans les médias ou les institutions, chaque femme subit au cours de sa vie des violences particulières, parce qu’elle est une femme. Il ne s’agit ni de cas isolés, ni de malchance. Comme dans un engrenage infernal, les multiples formes de violences s’articulent. Ces violences relèvent toutes d’un même mécanisme de pouvoir qui permet de maintenir les privilèges des hommes au détriment des droits, de l’intégrité et de l’autonomie des femmes.

C’est pas si grave

C’était juste pour rire

C’est arrivé qu’une fois

Ces phrases, nous les avons tou-te-s déjà entendues. A propos d’un rapport sexuel qu’on ne désirait pas, d’une « blague » sur les blondes ou bien d’un partenaire jaloux. En faisant planer le doute sur leur gravité voire en les remettant carrément en question, ces phrases banalisent les violences vécues par les femmes. Et c’est ainsi une nouvelle violence qui leur est infligée. Mais tolérer l’une ou l’autre forme de violence contre les femmes, c’est accepter leur principe et, donc, légitimer toutes les autres.

«Combien faut-il de Lucia Pérez avant que vous arrêtiez de dire qu’on exagère?[»

][1]

119. C’est le nombre de femmes assassinées en Belgique en 2013, sous les coups de leur (ex)partenaire [2] Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, de nombreuses situations de violences contre les femmes n’étant jamais recensées auprès de la Justice.

Malgré cela, s’attaquer aux violences contre les femmes ne fait à l’évidence pas partie des priorités politiques. Depuis 2001, un Plan d’Action National (PAN) contre les violences faites aux femmes est élaboré tous les 4 ans pour coordonner les politiques en matière de violence aux différents niveaux de pouvoir. Mais ces plans énumèrent une série de mesures sans qu’aucun budget propre ne leur soit alloué. La lutte contre les violences faites aux femmes repose essentiellement sur le secteur associatif, lequel est régulièrement amputé de ses financements publics. En outre, les dispositifs en place sont toujours sur la sellette. Par exemple, en avril, le financement fédéral des coordinations provinciales, chargées de collaborer avec les acteurs locaux pour mettre en œuvre des projets de lutte contre les violences à l’égard des femmes, a été raboté de moitié. Les moyens continuent de manquer cruellement. Il n’existe en Belgique francophone que trois refuges spécialisés et sécurisés pour victimes de violences conjugales.

Combien de mortes faudra-t-il encore avant que les pouvoirs publics investissent des moyens financiers dans la lutte contre les violences ? Tandis que l’effort policier se concentre sur la lutte contre le terrorisme, c’est dans nos foyers que le niveau d’alerte est à son maximum. Il s’agit d’une véritable urgence sociale.

Avec le premier volet de cette campagne de deux ans, qui s’appuie sur notre travail quotidien avec les femmes, nous voulons montrer cette réalité que personne ne veut voir. Nous voulons faire comprendre le fonctionnement des violences contre les femmes, encourager une prise de conscience de l’ensemble de la société ainsi qu’un changement de regard à leur propos. Enfin, nous réclamons une implication concrète des pouvoirs publics pour les combattre efficacement. Et dès à présent.

A l’image des dizaines de milliers de femmes à Buenos Aires, à Mexico, à La Paz, à Madrid ou à Barcelone, dans les rues pour briser le tabou sur l’ampleur des violences contre elles, nous appelons chacun-e à briser cet engrenage infernal.

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