« Les États récoltent aujourd’hui les violences qu’ils ont semées »

Entretien avec Bruno Frère, dans le magazine Agir par la Culture n°57 / Printemps 2019


Bruno Frère est philosophe et sociologue du militantisme et des mouvements sociaux à l’ULg et au FNRS. Mouvement des Gilets jaunes, grèves scolaires pour le climat des étudiants, mais aussi ZAD qui perdurent ou se renouvellent un peu partout laissent deviner des rapports à l’action à la mesure des violences sociales subies ces dernières décennies. Le co-auteur de « Résister au quotidien » relève la montée en tension sociale actuelle, la réactivation de formes de luttes plus anciennes et le grand retour des classes sociales. Même si les niveaux de violences politiques d’aujourd’hui, loin des constructions médiatiques les montant en épingle, restent à relativiser par l’histoire et, surtout, à expliquer.

Extraits choisis

Est-ce qu’on assiste à la remise au goût du jour de dynamiques et moyens d’action plus directs, de stratégies qu’on avait mises de côté voire même jugées contreproductives ?

Oui, certainement, en partie. Mais il ne faudrait pas simplement y voir une recrudescence de passions violentes dans la population : il s’agit bien d’une réaction à quelque chose, à une situation. (…) Indéniablement, les États récoltent aujourd’hui les violences dont ils ont eux-mêmes semé les graines par 30 années de politiques néolibérales. Les individus qui en ont pris plein la figure pendant des décennies passées à galérer, restituent cette violence sociale subie, parfois de manière malheureuse, « bête et méchante », comme on les a vues dans les rues de Paris. Il ne faut pas s’en étonner, surtout quand on voit le pouvoir continuer à persévérer bille en tête, croyant qu’on va parvenir à régler les tensions sociales avec les entreprises tous azimuts — y compris multinationales — ou le soutien à l’innovation technologique.

Est-ce qu’il y a un jeu dupe à gauche ?

(…) dans les mouvements des Gilets jaunes, les violences policières sont indéniables. On ne peut pas se limiter à affirmer que l’État a le monopole légitime de la force et qu’il peut donc par là-même se permettre d’aller casser du Gilet jaune s’il en a envie : en démocratie, ça ne marche pas comme ça. Bref, il faut d’abord pouvoir se demander : par qui est initiée la violence ?

Pour lire l’intégralité de l’entretien, c’est par ici.

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