Bruxelles en mouvements n°291, Novembre-décembre 2017, Inter-Environnement Bruxelles (IEB)
Le dossier du dernier Bruxelles en mouvements explore la question des luttes urbaines liées à l’immigration. Une des dimensions de la ville réside dans les mouvements de ses habitants. Parmi eux, certains sont contraints de justifier le droit d’y vivre en raison d’une situation administrative niant leur existence légale. « Bruxelles sans papiers » cherche à relater simplement quelques fragments de cette Histoire qui reste à écrire et ne cesse de s’étoffer de jour en jour, tout en les reliant aux luttes actuelles.
Ainsi, le dossier s’ouvre sur une action charnière dans l’histoire de l’immigration en Belgique, ayant mené à la dernière vague de régularisation avant la fermeture des frontières au milieu des années 1970.
Il se penche ensuite sur le Collectif contre les expulsions, qui a lutté contre l’emprisonnement et l’expulsion des sans-papiers dans les années 90, dans le contexte de la mise en place du dispositif des centres fermés.
Il y est également question de l’Ambassade Universelle qui, dans les années 2000, accueillait des sans-papiers d’origines diverses dans le bâtiment de l’ex-Ambassade de Somalie.
Cette volonté de relier des luttes à travers le temps, nous amène bien entendu à aborder l’actualité : aujourd’hui, nos décideurs veulent déplacer vers la périphérie le centre d’accueil qui – depuis les années 1980 – accueille les demandeurs d’asile au centre-ville de Bruxelles (le Petit-Château) pour en faire un « centre de tri » dans une partie du site de l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek.
À travers un entretien avec la Voix des Sans-Papiers, collectif occupant divers locaux ou bâtiments de la capitale, le mot de la fin est laissé aux premiers concernés.
Les textes sont accompagnés de dessins, portraits et auto-portraits réalisés par des enfants sans-papiers.
La pensée populaire raconte souvent que l’Histoire écrite est celle des vainqueurs, jamais celle des vaincus. Nous désirons sortir de cette dualité quelque peu guerrière, pour simplement relater des événements qui, tous, ont leur place dans l’Histoire de cette ville, car ils ont alimenté le bouillonnement social et politique de Bruxelles. Simplement parce qu’ils ont existé. C’est déjà énorme !
