D’après une récente étude de la Mutualité Chrétienne sur les bénéficiaires de l’intervention majorée, autrement appelé statut BIM, de plus en plus de jeunes sont en situation de précarité.
Elisabeth Degryse – En marche, magazine de la Mutualité Chrétienne, le 07/04/2023
D’après une récente étude de la Mutualité Chrétienne sur les bénéficiaires de l’intervention majorée, autrement appelé statut BIM, de plus en plus de jeunes sont en situation de précarité. Le principal avantage du statut BIM (Bénéficiaire de l’Intervention Majorée) est d’obtenir de meilleurs remboursements des soins de santé et des médicaments. Un patient verra sa facture de soins de santé (consultations chez le médecin, médicaments, etc.) parfois diminuer de moitié, en fonction de ses revenus.
À Bruxelles, 37% des moins de 18 ans bénéficient du statut BIM, ce taux avoisine les 35% à Charleroi et monte jusqu’à 40% à Anvers. “Dans les faits, la situation de ces jeunes est héritée des faibles revenus de leurs parents”, précise Elisabeth Degryse dans son article. D’après les données de la MC, il apparaît que certaines catégories de la population sont davantage susceptibles de bénéficier du statut BIM : les familles monoparentales, les femmes, les invalides, les chômeurs et surtout les plus âgés (+ 65 ans).
Il est important de souligner que “derrière cette augmentation générale des bénéficiaires de l’intervention majorée, se dessine non seulement une paupérisation progressive de la population, mais aussi des évolutions du point de vue législatif: le droit a été progressivement étendu de sorte qu’aujourd’hui, tous les ménages à faibles revenus peuvent en faire la demande”. À cela s’ajoute l’automatisation pour certaines catégories sociales (pensionnés, titulaires d’une allocation pour personnes handicapées ou d’un revenu d’intégration sociale par exemple).
Le choix du statut BIM est considéré comme un indicateur de pauvreté fiable, de la même manière qu’il était utilisé dans la grande enquête du magazine Médor “Bruxelles Malade”, portant sur les inégalités de santé des bruxellois. C’est en cela que l’intervention majorée ouvre aussi la voie à d’autres interventions comme le tarif social énergie, le tarif social téléphonique ou à des réductions de tarif dans les transports publics. Cependant, il existe encore un important phénomène de non-recours. Certaines personnes n’en font pas la demande, par manque d’information ou parce que les démarches administratives les découragent, alors qu’elles pourraient en bénéficier.