Aline Tilman, juriste et anthropologue, se laisse interpeller, observe et interroge le rapport entre personnes précarisées et les « autres » dans l’espace public. Plus précisément, dans ce lieu de passage bruxellois bien connu : le couloir de la Gare Centrale.
Comme un prolongement des réflexions entamées dans le BIS n° 172 « Bienvenus dehors ! Sans-abri et espace public », ces écrits s’alimentent les uns les autres pour aller toujours un pas plus loin dans la compréhension des phénomènes de sans-abrisme et d’exclusion, générées tant par les politiques publiques que par nous-mêmes, en tant que citoyens. L’auteur [1]Pour prendre contact avec Aline Tilman : alinetilman@hotmail.com se focalise sur les réactions subjectives du simple passant au moment de la confrontation avec ces « autres » (et non plus sur l’expérience des agents de la STIB, lire à ce sujet la recherche-action dans le BIS n°172, par Aline Strens et Lucie Martin, pp 5-12). L’attitude d’empathie et la démarche anthropologique permettent d’approcher un double vécu humain : l’expérience de la précarité et de la stigmatisation des uns et l’expérience du malaise et de l’inconfort des autres qui leur font face. Les deux expériences sont étroitement imbriquées et interagissent entre elles. Au fil de l’analyse, surgit une nouvelle interpellation, celle du droit de chacun à l’usage de l’espace public comme forme de citoyenneté, question également abordée dans le BIS n°172, par Mathieu van Criekingen (pp. 35-40). Au final, l’auteur suit la piste ouverte par Mathieu Berger dans « Troubles de l’ordre public et droit à la ville », (à lire sur le site du CBCS, mars 2014) et pose cette question : « mieux comprendre les ratés de la cohabitation au sein d’un lieu public concret n’aiderait-il pas à interroger les dysfonctionnements du vivre-ensemble à l’échelle de la ville ? »… Accès à l’analyse complète en version PDF.